Philippe Pétain est né le 24 avril 1856 dans le Pas de Calais. Issu d’un milieu rural et catholique, il fait le choix du métier des armes précocement. Saint-Cyrien, plutôt discret sur ses opinions politiques (à une époque où l’armée est plongée dans la tourmente de l’affaire Dreyfus. La guerre de 1914 le trouve colonel et lui qui pensait à la retraite est propulsé à la tête d’une brigade d’infanterie. C’est le début d’une carrière fulgurante, qui le verra commander une armée (la 2ème) dés juin 1915. Le défenseur de Verdun est devenu, pour toujours et pour toute la France, le « vainqueur de Verdun ». Son prestige est universellement reconnu. Le 15 mai 1917, le gouvernement Ribot l’appelle à la succession de Nivelle, commandant en chef. Aussitôt il se heurte à plusieurs mutineries. Il en vient à bout avec un minimum de sanctions, en améliorant la situation matérielle du combattant et en mettant au point des opérations peu dangereuses, mais payantes sur le plan psychologique. L’accalmie qui s’ensuit lui permet de réorganiser entièrement l’armée. C’est cette armée que Foch mènera à la victoire en 1918. Rappelé au gouvernement le 17 mai 1940, après le début de l'invasion allemande, il s'oppose à la poursuite d'une guerre qu'il considère comme perdue et dont il impute bientôt la responsabilité au régime républicain. Il devient président du Conseil et appelle à cesser le combat. Selon la volonté d'Adolf Hitler, il fait signer l’armistice du 22 juin 1940 avec le Troisième Reich, à Rethondes. Investi des pleins pouvoirs constituants par l'Assemblée nationale, le 10 juillet 1940, il s'octroie le lendemain le titre de « chef de l'État français », à 84 ans. Il conserve cette fonction durant les quatre années de l'occupation de la France par l’Allemagne nazie. Installé en zone libre à Vichy à la tête d'un régime autoritaire, il abolit les institutions républicaines et les libertés fondamentales, dissout les syndicats et les partis politiques, et instaure une législation antisémiteb dès août-octobre 1940. Il engage le pays dans la révolution nationale et dans la collaboration avec l'Allemagne nazie. Le « régime de Vichy », qu'il dirige jusqu'en juillet 1944, est déclaré « illégitime, nul et non avenu » par le Général De Gaulle à la Libération.